Un texte qui s’engage à dénoncer l’injustice doit-il être lu et apprécié selon des critères littéraires ? Si oui, La Récolte douce des larmes – conventionnel, sentimental, faussement poétique – est un roman à oublier. En revanche, si l’on considère ce qu’il dénonce, gardons-le précieusement.
1937. Saint-Domingue n’a plus besoin de ses immigrés haïtiens et décide de s’en débarrasser. Les massacres s’enchaînent alors, tous plus véridiques les uns que les autres puisque l’auteur a travaillé à partir de documents historiques. Résignés, les Haïtiens humiliés acceptent d’être tués ou chassés : “Quand tu restes trop longtemps chez ton voisin, il est naturel qu’il se fatigue de toi et qu’il te haïsse.”
Tout, dans ce roman, est propre à faire hurler tant les scènes et les dialogues représentent bien des politiques actuelles d’immigration. Il fallait et il faudra continuer de l’écrire : l’injustice n’a ni couleur ni territoire ni époque privilégiés. “La ruine des pauvres, c’est leur pauvreté.” –Isabelle Rossignol
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